Pourquoi dénaturer l'aïkido
en transformant cet art martial en sport ?

L'aïkido est un art martial, l'inverse d'un sport


C'est pourquoi l'aïkido se pratique dans un dojo et pas dans un club sportif

Si certains s'abaissent à dénaturer l'aïkido et le transformer en sport, c'est par flemme et par ignorance dans un premier temps. Dans un second temps, pouvoir et argent vous attache définitivement à cette hérésie.

On va au club du coin sans se préoccuper de ce qu'on y fait réellement et on pense que comme dans le sport toute la pratique est normalisée. Ce qui est, bien sûr, complètement faux.

Piégé par ce fonctionnement, vous n'avez pratiquement plus aucune chance d’en sortir, pour une raison très simple que l'on appelle en psychologie : le conformisme social.

L'école initiale de judo du début des années cinquante s'appelait Kodokan. En aïkido cela s'appelait « Aïkikai », qui veut dire "maison de l'aïkido". Deux dojos célèbres de Tokyo à l'origine de leur discipline : Maître Jigoro Kano pour le Kodokan, et Maître Morihei Ueshiba pour l'Aïkikai.

L'histoire du judo est connue, on vient de le voir, l'école Kodokan s'est transformée en fédération sportive et en seulement quelques mois c'en fut fini du judo.

L'aïkido a suivi le même parcours pour les mêmes raisons, les arts martiaux en France ayant souvent imité le judo pour obtenir ce résultat navrant.

Le judo était encore une école en 1950, il y avait encore des maîtres à l'époque comme un célèbre japonais venu en France : Minoru Mochizuki. Ces maîtres disparurent avec les compétitions et le sport, car dans un sport il n'y a pas de maître et le fonctionnement y est à l'opposé du système traditionnel "un maître, un dojo".

Dans une discipline traditionnelle, et dans les arts martiaux japonais en particulier, c'est le maître qui décide.

Il décide du contenu des enseignements, des évaluations, de la place de chacun dans le dojo.

Dans une fédération sportive le pouvoir est au contraire aux mains d'une administration : « la fédération ». Celle-ci est dirigée par un comité directeur, constitué de bénévoles, qui emploient des professionnels.

Donc : des pro employés par des amateurs, le ministère de l'industrie dirigé par les bricoleurs du dimanche si vous préférez.

Pas de maître dans ce système sportif : ce serait une autorité inadmissible pour une administration qui est la seule à détenir le pouvoir.

Ce collège de gens incompétents décide de la pratique sportive qui doit être normalisée (perdant son authenticité et sa spécificité, qui en faisait auparavant un art) pour devenir simple et facile à comprendre. Le but : pouvoir comparer les performances de chacun et ainsi induire la compétition.

C'est pour cette raison que ce type de structure ne peut pas enseigner un art comme l'aïkido de manière correcte, c'est à dire fidèle à l'enseignement du fondateur de l'aïkido. Car ce fonctionnement, en opposition constante avec la pratique de l'aïkido et ses principes, est un monument d'incohérence au fonctionnement complètement inadapté à la pratique d'un art martial japonais.

Mais particulièrement adapté à la pratique sportive, qui ressemble vaguement à un art martial japonais de loin. De très loin même, et seulement pour les néophytes non-avertis...